Adolphe Nysenholc

  • Écrit / Audiovisuel / Son / Spectacle vivant

Survivre ou la mémoire blanche

L'âme d'une mère morte à Auschwitz revient hanter son fils. Jeune, elle est comme avant, pleine de vie et d'humour. Lui, a la déprime du survivant. Elle le houspille, le perturbe dans son existence. Il perd son Amie, qui ne supporte plus ce ménage à trois. La mère lui cherche une femme. Elle téléphonne partout. Une âme sait faire entendre sa voix. Retrouvailles impossibles. Deux rabbins exorcistes la chasseront à coups de sonnerie du shoffar, la corne rituélique de Rosh Hachana, la fête de la Nouvelle Année.

Fiche

Année
1995
Édition
Ambedui (Ed. de l’)

Extrait

I. 2 La Mère (toujours jeune, - bloquée dans l'année de sa mort. Elle vient du fond de la salle ; s'avance très doucement. Recouverte d'un drap immense comme d'une robe légère à traîne, elle monte cérémonieusement sur la scène plongée dans la pénombre.) Fils ! … écoute… Mon cher Fils… c'est moi… ta mère… ta mère est revenue… (On entend le frou-frou de ses voiles dans sa marche, non ses pas) ... J'ai pu m'échapper… la seule âme vivante de tant de corps… et d'âmes mortes… Voilà bien du temps que je t'ai cherché… Mais est-ce bien toi ?… Je me suis déjà trompée… souvent… Mais cette fois, je crois que c'est toi !… Mon cher Fils… ne sois pas incrédule… (Ouvrant les bras comme des ailes, elle étend sa robe aux quatre coins de la scène, où elle se pose) … Ta mère est de retour… la mort dans l'âme de ne pas t'avoir retrouvé plus tôt… (Sa voix, grave, chaleureuse, est un rien enjouée.) Ta mère est enfin là!… (La scène s'assombrit lentement. Un long silence. Apparaît le Fils endormi. Lui est à présent âgé. Dans l'escalier, le concierge appelle.) Le Concierge Il y a quelqu'un ? Ah ! je jurerais bien qu'on est quand même venu là…