Je suis Frédéric

Frédéric se raconte, se livre, se décrit… Il s’enregistre seul dans sa chambre et nous parle, il glane des sons à droite à gauche, une cafe­tière, une émis­sion de télé, son père qui tousse… On le suit à tra­vers son quo­ti­dien, ce quo­ti­dien si par­ti­cu­lier que vit une per­sonne «men­ta­le­ment défi­ciente». On le suit à la ferme où il tra­vaille un jour par semaine, dans son ate­lier de pein­ture, dans ses tra­jets… On recom­pose sa réa­lité à par­tir d’une foule de petits frag­ments anec­do­tiques tirés de son quo­ti­dien dans lequel est entre­mê­lée sa voix qui nous parle. On glisse ainsi dou­ce­ment dans son monde ima­gi­naire, où se brouille la limite entre la réa­lité et la fic­tion. On se perd, on ne sais plus exac­te­ment où on est. On se laisse prendre par ce foi­son­ne­ment, cette éner­gie tel­le­ment libre. On le suit et se bal­lade dans ses méandres, hors des limites de la logique ration­nelle. On entre petit à petit dans son inti­mité, sa pen­sée, son res­senti. Il parle de lui, de la société, de ce qu’il vit, de ce qu’il pense. Il ques­tionne impli­ci­te­ment notre société, notre réa­lité, notre « nor­ma­lité » à tra­vers son regard et sa dif­fé­rence. Nous sommes tout proche de lui, si proche que cela nous ren­voie à nous-même.

Fiche

Année
2010