Soleil bas

Un jour de juillet, Rose disparaît sans laisser de trace. Vingt ans plus tard, sa fille Anna s’est construit une vie solitaire et austère. Lorsque son frère lui annonce la mort de leur père, elle décide de revenir dans la maison de son enfance, au bord de la forêt. Ses souvenirs affluent. Qui étaient réellement ses parents et qu’est-il arrivé à Rose ?

Des robes d’enfant dans une caisse au grenier, des papillons dont les ailes se brisent d’avoir voulu toucher les étoiles, des ombres tapies dans les silences et les rancoeurs, des maisons vides qui hébergent les fantômes de ceux qu’on refuse de laisser… Passé et présent s’entrecroisent pour dévoiler l’histoire de Rose.

Fiche

Visuel
Année
2021
Édition
Academia

Extrait

"On dit que le silence est assourdissant, ça peut sembler bizarre, mais c’est vrai. Parfois, on se surprend avec les mains sur les oreilles pour ne pas l’entendre. On le fuit pour éviter qu’il nous entraîne avec lui comme dans un trou noir. On a peur de ne plus jamais entendre la voix de ceux qu’on aime quand ils nous ont quittés. On a surtout peur de l’oublier. On a peur de ne plus être capable de rire, parfois on n’arrive même plus à parler. Quand le silence et le vide ont pris toute la place."

"Il y a des jours où tout est difficile, des jours à l'élastique qui s'étirent et se tendent jusqu'à l'entrée du soir et la perspective de la nuit."

"Ce jour-là, je continuai à attendre. Alicia reviendrait peut-être, au moins pour me dire au revoir et, surtout, pour que je puisse lui demander pardon. Elle n’avait pas emporté son doudou, ni sa poupée préférée. Lorsque je vis le petit cercueil dans l’église, lorsque j’entendis les sanglots de ma mère, et ceux d’autres personnes que je ne connaissais pas, je compris. Alicia était près de Jésus. Il ne me restait plus qu’à attendre qu’elle ressuscite. Les premiers jours sans elle passèrent, noirs de douleur, puis les premières semaines, rouges de colère, et les premiers mois, blancs comme l’immense vide qu’elle avait laissé en nous, dans notre chair ouverte et à vif, dans notre famille qui se délitait, et dans notre maison qui n’était plus qu’un toit, une juxtaposition de pièces laissées à l’abandon."