Drink your wine in my glass

Au départ, pour Fernando Martín, l'envie de cette pièce est venue du besoin de creuser davantage son langage chorégraphique avec une interprète et complice de longue date, Sarah Piccinelli. L'envie était aussi de travailler sur la notion du deux, du duo, autour d'une idée simple et concrète: la rencontre-dualité. Pour développer cette envie, et l'enrichir, à cette première rencontre-dualité (femme/homme; Sarah/Fernando; ...) sont venus s'ajouter deux autres pôles de rencontres-dualités: l'écriture poétique de José Hierro et celle, plus ancienne, de Tristan Corbière ; des compositions pour piano de Enrique Granados et celles, contemporaines, du Belge George De Decker. Résultat? Un duo empli de contrastes et d'oscillations, pour une chorégraphie particulièrement riche et complexe régulièrement "griffée" d'intonations étranges, un brin surréalistes, voire saugrenues. Une gestuelle nourrie de lecture de textes des deux poètes choisis. Des textes qui se retrouvent en outre concrètement livrés sur scène, par la voix même des deux interprètes, ou glissés dans la partition musicale réalisée par George De Decker. Une partition sans cesse modulée entre la pureté des notes de Granados, des réappropriations de celles-ci et quelques propositions, plus personnelles, de George De Decker. Entre tous ces croisements de rencontres-dualités possibles, une grande cohésion malgré tout, et une idée soufflée en filigrane: le plaisir et la connivence d'être à deux ne pourront jamais effacer le poids de sa propre solitude, mais sachons en sourire.

Fiche

Année
2006