Jacky Degueldre

  • Écrit / Son / Audiovisuel / Multimedia

"Des sans-papiers occupent Louvain-la-Neuve"

Communication interculturelle entre les étudiants louvanistes et les sans-papiers. Comment favorisent-ils l’autonomie des sans-papiers ?

Travail de groupe: A travers cette étude, nous souhaitons percevoir les relations interculturelles entre les étudiants louvanistes (dont nous sommes) et les sans-papiers. Nous désirons aussi saisir de quelle manière les étudiants rendent les sans-papiers autonomes, ou du moins les y encouragent. Nous adopterons donc une posture d’observateurs participants effectifs.

Fiche

Année
2009

Extrait

Comme l'observait avec philosophie mais aussi amertume Saïed l'Iranien, désabusé après dix
années de clandestinité et de galère en Belgique, mais se disant pourtant peu affecté par la
lassitude ambiante, il y avait d'une part un groupe d'étudiants qui ont à la fois la passion de la
jeunesse et l'inconstance dans l'effort face aux difficultés. Et d'autre part, ajoutait-il en
observateur neutre des tiraillements larvés entre les deux communautés représentées parmi les
sans-papiers, un groupe… "qui n'est pas un groupe". Tout était dit, avec une sagesse persane.
Nous lui laisserons ce mot de la fin. Une fin, suspendue également par cette question qui les
hante « Faut-il faire la grève de la faim pour avoir des papiers ? ». D’un point de vue éthique,
nous ne souhaitons pas répondre à cette question malgré nos objections face à cet acte. Nous
n’avons pas vécu ce qu’ils ont vécu, ni ce qu’ils vivent au quotidien.
En espérant un changement d’avis de leur part, nous quittons le terrain, non sans une certaine
appréhension de leur avenir et de leur devenir…
Nous savons aussi, désormais, que l'interculturalité a ses limites. Celles qui séparent
irrémédiablement, c'est à craindre, deux logiques parfaitement antagonistes. D'une part,: la
logique hégémonique d'un pouvoir arbitraire qui agit à l'européenne et ne veut rien lâcher, par
souci politique, économique et sécuritaire. D'autre part, la logique de survie à tout prix de ces
sans-papiers qui n'ont rien à perdre et n'ont en commun, avec ceux auxquels ils réclament la
régularisation pour tous, qu'une seule chose, rédhibitoire: l'incompréhension mutuelle.