Jean Louvet

  • Spectacle vivant / Écrit / Audiovisuel / Son

Conversation en Wallonie

Celui qui a le pouvoir regarde. Celui que ne l'a pas est regardé. C'est l'histoire d'un enfant qui a été regardé, montré et qui, en grandissant, regarde à son tour le monde qui a voulu le pré-asservir. Il renvoie le regard, le 'on'. Pour se doter d'une assurance de soi, Jonathan, le 'héros', fait ressurgir, en quarante ans d'histoire, le fonds épique d'un passé enfoui. Père ouvrier enfoui, passé à la trappe, oublié, nié qui, tout à coup, se dresse sur la scène. Coup de tonnerre: à travers le Revenant, surgissent ici une famille, là un peuple. La figure du père 'converse' avec le fils: 'Non, tu ne m'as pas oublié. Un fils n'oublie pas son père.' C'est ce combat vital pour la reconnaissance que la pièce raconte. Une épopée où l'enfant à la voix d'or prend conscience de sa situation sociale à travers ses rêves, ses désirs, ses fantasmes, ses doubles pères, ses doubles mères, ses 'dons' enfin. Grâce à ses fées, à ses protecteurs de l'ancien ou du nouveau régime: 'Il était une fois un enfant pauvre qui deviendra quelqu'un' C'est une lutte, lente, tenace qui s'inscrit dans la longue durée pour contrer l'imaginaire de la domination. Oui, les choses changent, la société est transformable, dit la mère, dit le père avant de retourner dans le royaume des morts. N'oublies pas de rentrer la bêche qui est au fond du jardin, elle risque de rouiller.

Fiche

Édition
Labor, Jacques Antoine, l’ISTI