Les fruits de la solitude

« La solitude, c’est beau et nécessaire ». Charles Pépin, philosophe. Je me livre ici non à un exposé philosophique, mais à une exploration de la solitude d’un point de vue très humain et personnel, pour démasquer celle que j’ai toujours sentie au centre de ma vie, obstinée. Un état des lieux qui questionne l’empreinte de l’enfance, le rapport au couple, à l’autre, à soi : loin d’être une fatalité, son côté sombre qui l’apparie à l’abandon, au manque, à l’isolement, libère, une fois démantelé, l’incontestable potentiel d’une solitude vivifiante et jouissive. Au départ de mon histoire de vie, puissé-je, en donnant sens aux événements intimes, dégager quelques principes universels auxquels s’identifier, vous ou moi, pour inviter à une rencontre loyale, sous le signe d’une humanité partagée. Un voyage au cœur de la solitude pour mettre en lumière sa nécessité, sa beauté et sa résilience.

Fiche

Visuel
Année
2020
Édition
Edition Dricot

Extrait

Préambule

« Et si tu tentais un récit sur la solitude dans ta vie, élargissant ton propos à une réflexion sur ce thème tellement sensible, tellement humain ? »
Comme un étonnant synchronisme, cette thématique suggérée par une amie chère avait surgi en moi le matin même, alors que j’étais en proie au doute quant à la poursuite de mon activité d’écriture. Je me devais dès lors de mener cette analyse de ce qui demeure depuis longtemps au cœur de mes préoccupations.

On écrit pour comprendre ce que l’on ne comprend pas, pour mettre de l’ordre dans ce qui tourmente.
En m’apprêtant à coucher sur le papier ce que m’inspire la solitude, ce qu’elle représente pour moi, ce vers quoi elle me semble devoir tendre, je ne sais pas encore que j’entreprends une quête vers sa nature profonde, ni à quel point mon écrit va la transformer, avec une lucidité qui annihile l’apitoiement sur soi et délivre de l’illusion que le collectif préserverait de se sentir seul au monde.
Pour étayer mon propos, je ferai référence aux nombreux auteurs dont j’ai brassé les ouvrages pour nourrir et irriguer la réflexion qui m’habite de longue date.
Ainsi L’esprit de solitude de Jacqueline Kelen, historienne des mythes, écrivain des sentiments, est une lecture essentielle, vitale, qui ancre en soi, ôte les doutes, les tâtonnements, la peur de faire fausse route. Ce livre majeur, inspirant dans la quête de soi, éveille à la beauté et à la noblesse de la solitude. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : non du verre à moitié vide… de l’autre, mais du verre à moitié plein… de soi. Ou, disait Lacan : « Ce n’est pas du monde extérieur qu’on manque, comme on l’exprime improprement, c’est de soi-même. »

Puissé-je ainsi offrir des pistes à tout un chacun. Je me réjouis de voir mes semblables avancer vers eux-mêmes.