A deux ou plus si affinités

Un cambrioleur qui cambriole: rien de plus normal, banal. Un cambrioleur qui
cambriole en couple: c'est déjà moins banal. Un couple de cambrioleurs appelés
Larcin et Recel, c'est encore moins banal. Un cambriolage en couple chez un autre
couple, celui formé par Michel Leblé, psychologue et Bénédicte Tain, vétérinaire,
propriétaires d'une salle de réunions pour dépressifs anonymes et d'un club
échangiste, c'est encore beaucoup moins banal. D'autant que nos deux cambrioleurs
qui se croient évidemment bien seuls vont se voir rejoindre par d'étranges
personnages issus des deux autres salles, tout ce joli monde se retrouvant coincé
puisque la seule porte de sortie demeure mystérieusement et désespérément
bloquée. Le tout sur fond de menaces de mort et de règlement de comptes,
prétextes à de délirantes situations agrémentées de jeux de mots désopilants.

Fiche

Année
2011

Extrait

ACTE 1
SCENE 1: MICHEL puis SOIF D'APPRENDRE
(Au lever du rideau, Michel téléphone.)
MICHEL. - Tu ne devineras jamais: la première porte, c'était l'entrée d'un club
échangiste. Il y était indiqué: « Aujourd'hui, soirée costumée. Première partie:
déguisements. Deuxième partie: tous en Adam et Eve... » (Il rit.) Plus loin, sur une
deuxième porte, j'ai lu "Les dépressifs anonymes, réunion chaque vendredi soir". Et
puis, toujours sur le même palier, encore une porte avec une autre plaque:
Michel...oui comme moi... Leblé. Michel Leblé, docteur en psychologie...et celui-là, je
me suis dit: avec un nom pareil, il doit en avoir du blé...Et sur la porte suivante,
nouvelle plaque: Bénédicte Tain...oui, Tain: T.A.I.N., vétérinaire...J'aurais plutôt cru
négociante en liqueurs...mais oui, en Bénédictine...(Il sourit.) Non, je me contente
d'un cambriolage par semaine: le vendredi. Et de temps en temps, Mathilde
m'accompagne. C'est le cas aujourd'hui. Elle est occupée à faire l'inventaire chez
Bénédicte Tain. (Il sourit.) Cambrioler en couple, ça a du bon...On aurait pu venir en
Adam et Eve. (Il sourit.)... Beaucoup de gens sortent le vendredi soir et c'est là que
j'entre en action. ...Quelques liquidités et objets de valeur...plus aucun gros
cambriolage...Je cours moins de risques parce que si je me fais pincer, je reprends
cinq ans...Direction la prison de la santé...très néfaste à ma petite santé...Je coupe, il
est temps de filer. Salut ! (Il raccroche.)
Relevons quand même cette chaise. Curieux, on dirait qu'elle a été placée
exactement sur le téléphone. (Il la redresse puis replace le téléphone sur le bureau.)
J'ai horreur de quitter les lieux en désordre. Michel Larcin, gentleman
cambrioleur...Michel Larcin...Pourquoi pas Michel Libertin, aujourd'hui ? Pas sûr que
Mathilde apprécie ... Non, Michel, reste Larcin. Pour Libertin, tu reviendras
demain...(Il sourit.) Me voilà poète à mes heures...perdues ? (Il sourit à nouveau.)
Non, pas perdues...le sac est plein, l'argent a été ravi et m'en voilà tout ravi. Et je
continue avec la poésie...Je suis venu chez Leblé et j'en repars avec le blé...(Prenant
un air pincé.) Je quitte le cabinet fort aise...avec le fric, le pognon et le pèze. (Il rit. Il
ramasse rapidement son sac, veut se diriger vers une autre porte côté jardin mais
une femme en costume de marquise fait son entrée.)
SOIF D'APPRENDRE. - Ah, docteur, enfin !
MICHEL, surpris, en aparté. – Quelqu’un ? (Puis à la femme.) Docteur ? (Il redépose
son sac.)
SOIF D'APPRENDRE, désignant le sac. - Vous partez en voyage ?
MICHEL - Non...non...enfin si, demain.
SOIF D'APPRENDRE. - Vous êtes bien le docteur ?
MICHEL. – Oui…bien sûr...Michel Lar...Leblé...Michel Leblé...Enchanté, Madame ?
SOIF D'APPRENDRE, soudain plus familière. - Dans ce genre d'endroit, on ne dit
jamais son vrai nom, pourquoi as-tu donné le tien ?
MICHEL. - L'habitude de l'appel à la prison de la Santé chaque matin...Michel Leblé
? Présent !
A DEUX OU PLUS SI AFFINITES (comédie de Philippe Danvin) 4/12
SOIF D'APPRENDRE. - L'appel à la prison de la Santé ?
MICHEL. - ...Non...je.. je disais quand on m'appelle et qu'on n'a pas la santé, je
réponds présent...à l'appel.
SOIF D'APPRENDRE. - Je ne suis pas sûre de t'avoir bien suivi.
MICHEL. - Eh bien alors, c'est que tu étais devant.
SOIF D'APPRENDRE. - Devant ?
MICHEL. - Si tu ne m'as pas suivi, c'est que tu étais devant.
SOIF D'APPRENDRE, souriant. - T'es un petit marrant, toi.
MICHEL. - On se défend...l'humour et la poésie.
SOIF D'APPRENDRE. - T'es aussi poète ?
MICHEL. - Le vendredi soir seulement...et uniquement dans certaines circonstances.
SOIF D'APPRENDRE. - En parlant des circonstances, elles sont particulières: tout
est fermé.
MICHEL. - C'est-à-dire ?
SOIF D'APPRENDRE. - Toutes les portes, tous les volets sont bloqués. On ne peut
plus sortir.
MICHEL. - Comment ça "On ne peut plus sortir " ? Mais je dois sortir. (Puis en
aparté.) Et avec mes passes, ça ne devrait pas poser trop de problèmes.
SOIF D'APPRENDRE. - Comme tu sais qu'il s'agit d'une soirée particulière avec
uniquement des gens qui débutent ici, on ne sait pas quoi faire.
MICHEL. - Et moi je dois savoir ?
SOIF D'APPRENDRE. - Evidemment: un type a dit que le patron du club était le psy
et qu'il existait plusieurs portes communicantes entre le club, la salle pour les
dépressifs, les cabinets et les appartements privés.
MICHEL. - Les cabinets...?
SOIF D'APPRENDRE. - Le tien et celui de ta femme. Elle a donc un cabinet sur le
même palier ?
MICHEL. - ...Sur le même palier...comme tu dis.
SOIF D'APPRENDRE. - Et vos métiers sont complémentaires, ce n'est pas plus mal.
MICHEL, réfléchissant. - Complémentaires ? Elle vend de la liqueur et moi...
SOIF D'APPRENDRE. - Elle vend de la liqueur ?
MICHEL. - Non...non...Qu'est-ce que je raconte, moi ?...C'est parce qu'elle s'appelle
Bénédicte Tain.
SOIF D'APPRENDRE. - Et alors ?
MICHEL. - Bénédicte Tain...Bénédictine...
SOIF D'APPRENDRE, réalisant. - Bénédictine...la liqueur...Le type l'avait bien dit: le
patron, c'est un comique.
MICHEL. - Le type ?
SOIF D'APPRENDRE. - Oui, Gros cochon.
MICHEL. - Il y a un gros cochon à côté ?
SOIF D'APPRENDRE. - Gros cochon, c'est son pseudo. On a tous un pseudo.
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MICHEL. - Oui...oui...je vois.
SOIF D'APPRENDRE. - Tu es sûr que tu es le patron ?
MICHEL. - Bien sûr. Michel Leblé, c'est écrit sur la plaque dehors.
SOIF D'APPRENDRE. - Mon pseudo à moi, c'est Soif d'apprendre. C'est gentil, non
? Je veux tout savoir, tout connaître...
MICHEL. - …sur ce qui t'amène ici un vendredi soir...pour une soirée costumée…
SOIF D'APPRENDRE. - …où on finira par laisser tomber les costumes. Et ton
pseudo à toi, c'est...?
MICHEL. - C'est...c'est facile...c'est The boss...le patron...
SOIF D'APPRENDRE. - Parce que tu l'es et tu es même chez toi.
MICHEL. - Voilà: The boss parce que c'est ici que je bosse...Ce qui nous ramène à
la poésie.
SCENE 2: MICHEL, SOIF D'APPRENDRE, puis MATHILDE
MATHILDE, rentrant côté cour en laissant tomber par terre un sac de sport. - Michou,
tu as fini ?
MICHEL, allant rapidement vers elle. - Bénédicte, tu es déjà là, Bénédicte ?
MATHILDE. - Mais pourquoi m'appelles-tu Bénédicte ? (Puis après avoir sursauté en
voyant Soif d’apprendre, en aparté à Michel.) Mais qui est-ce ?
MICHEL, à Soif d’apprendre. - Elle me demande pourquoi je l'appelle Bénédicte, elle
est incroyable. Il faut dire que je l'appelle tellement souvent Bénédictine....dans
l'intimité.
SOIF D'APPRENDRE. - Ah oui, bien sûr, dans l'intimité...Je vois.
MATHILDE, étonnée. - Dans l'intimité, tu m'appelles souvent Bénédictine ?
MICHEL, à Soif d’apprendre . - Elle a peur de l'avouer...Elle est très pudique, vous
savez.
SOIF D'APPRENDRE. - Très pudique dans un club échangiste ?
MATHILDE. - Dans un club échangiste ?
MICHEL. - Mais oui, le club sur le palier...Gros cochon lui a dit que nous en étions
les propriétaires.
MATHILDE. - Gros cochon ?
SOIF D'APPRENDRE. - C'est son pseudo.
MATHILDE. - Ah ! C'est son pseudo, ça me rassure....Mais si je pouvais suivre la
conversation.
SOIF D'APPRENDRE. - Prenez un vélo.
MATHILDE/MICHEL, en choeur. - Un vélo ?
SOIF D'APPRENDRE, à Michel. - Je t'ai bien eu, hein ?...Un vélo pour suivre la
conversation, tu n'as pas compris ?
MICHEL. - Si...mais je n'étais pas concentré. Par contre, je suis sûr que Bénédicte
n'a pas compris.
MATHILDE. - Effectivement, je n'ai pas tout compris.
MICHEL. - Bénédictine, ma petite liqueur, viens, je vais t'expliquer.
SOIF D'APPRENDRE. - Eh ! j'en ai une autre.
MATHILDE/MICHEL, en choeur. - Une autre ?
SOIF D'APPRENDRE. - Oui: ta femme devrait ausculter Gros cochon.
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MATHILDE. - Ausculter Gros cochon ?
MICHEL. - J'ai compris: comme Bénédicte Tain, ma femme, est vétérinaire...
SOIF D'APPRENDRE. - ...elle devrait ausculter Gros cochon.
MATHILDE. - Si on m'expliquait parce que, pour rappel, je n'ai pas tout compris.
MICHEL, l'entraînant et lui parlant en aparté. - Elle croit que je suis Michel Leblé, le
psychologue, et que tu es ma femme, Bénédicte Tain, vétérinaire de son état.
MATHILDE, réalisant, en aparté. - De là, l'auscultation du Gros cochon.
MICHEL, toujours en aparté à Mathilde. - Elle nous prend aussi pour les patrons du
club échangiste et cerise sur le gâteau, il paraît que toutes les portes sont fermées.
MATHILDE, même jeu. - Fermées ? Mais comment fait-on pour repartir ?
SOIF D'APPRENDRE. - Alors, elle a compris ?
MICHEL. - Oui, oui, n'est-ce pas Béné, ma petite liqueur ? (Puis en aparté.) Ris, ris.
(Elle rit.)
MATHILDE. - C'est vrai que je pourrais ausculter le Gros cochon...puisque je suis
vétérinaire...mais en plein Paris, je m'occupe plutôt des petits animaux, voyez-vous.
SOIF D'APPRENDRE. - Je vois.
MICHEL, d'abord en aparté. - Il y a un seul gros cochon dans Paris et c'est pour
nous. (Puis à Mathilde.) Je vais aller aux nouvelles puisque tout est apparemment
bloqué.
MATHILDE. - Surtout que nous devons absolument nous en aller.
MICHEL - Et d'abord, rangeons ceci. (Il ramasse son sac puis celui de Mathilde. Il
sort côté cour.)
SCENE 3: SOIF D'APPRENDRE, MATHILDE puis GROS COCHON
SOIF D'APPRENDRE. - Mais tout le monde devra repartir.
MATHILDE. - Bien sûr...mais on nous attend: nous sommes invités.
SOIF D'APPRENDRE. - A cette heure-ci ? Il est plus de minuit.
MATHILDE. - C'est...c'est une invitation spéciale.
SOIF D'APPRENDRE. - Pourquoi spéciale ?
MATHILDE. - C'est...c'est pour... l'ouverture d'un...d'un nouveau club échangiste.
SOIF D'APPRENDRE. - Où ?
MATHILDE. - ...Pas très loin.
SOIF D'APPRENDRE. - On ne peut pas savoir ?
MATHILDE. - Pour l'instant, c'est secret, c'est sur invitation.
SOIF D'APPRENDRE. - Et ça s'appelle ?
MATHILDE. - Ça s'appelle...Je ne sais plus...Si…ça me revient...le...le Troc.
SOIF D'APPRENDRE. - Le Troc ?
MATHILDE. - Oui...puisqu'il y a échange...le Troc.
SOIF D'APPRENDRE. - Il y a un ruban ?
MATHILDE. - Pourquoi un ruban ?
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SOIF D'APPRENDRE. - Pour le couper...si c'est une inauguration. Dites, si tout le
monde est déjà déshabillé, il faut faire attention en coupant.
MATHILDE. - Pourquoi ?
SOIF D'APPRENDRE, souriant. - Il ne faudrait pas priver un homme de tous ses
atouts.
MATHILDE. - Je...je ne sais pas, c'est la première fois que je vais aller dans un club
échangiste.
SOIF D'APPRENDRE. - La première fois alors que vous êtes les propriétaires ici ?
MATHILDE. - Je voulais dire...la première fois pour une inauguration...D'habitude,
c'est nous qui invitons.
SOIF D'APPRENDRE. - Des gens comme Gros cochon ou moi...Comment nous
avez-vous trouvé ?
MATHILDE. - J'ai...j'ai tout de suite pensé à Gros cochon...comme...comme je suis
vétérinaire.
SOIF D'APPRENDRE, souriant. - Là, je vais vous demander des droits d'auteurs.
Mais au risque de me répéter, comment nous avez-vous trouvé ?
MATHILDE. - Je...je ne sais plus...On nous a sûrement communiqué vos
coordonnées.
SOIF D'APPRENDRE. - Vous avez eu nos adresses ?
MATHILDE. - Comme dans ce milieu, il s'agit d'être discret, vous ne connaîtrez pas
nos petits secrets. Vous êtes bien curieuse.
SOIF D'APPRENDRE. - Vous avez raison: moins on en sait...
MATHILDE. - ...mieux c'est.
SOIF D'APPRENDRE, souriant. - Et puis, on n'a plus forcément sur soi de quoi
ranger une carte de visite.
MATHILDE. - Voilà...et même si vous connaissez ou reconnaissez quelqu'un, faites
semblant de ne pas le connaître.
(Gros cochon, déguisé en homme préhistorique, fait son entrée côté cour.)
GROS COCHON. - Vraiment curieux: on passe sans problèmes d'un appartement à
l'autre, toutes les portes sont ouvertes.
SOIF D'APPRENDRE. - Mais celles qui donnent sur l'extérieur sont fermées.
GROS COCHON, à Mathilde. - Vous n'êtes pas déguisée ?
MATHILDE. - Comme vous le voyez.
SOIF D'APPRENDRE, désignant Mathilde. - C'est la patronne.
MATHILDE. - Je suis vétérinaire...Je m'appelle Bénédicte...Bénédicte Tain.
GROS COCHON. - J'ai vu votre nom sur la plaque. C'est un pseudonyme ?
MATHILDE. - Non, c'est mon vrai nom.
GROS COCHON, se mettant à rire. - Vos parents ne vous ont pas ratée. Monsieur et
madame Tain ont une fille. Comment l'ont-ils appelée ?
SOIF D'APPRENDRE. - Bénédicte. (Elle rit avec Gros cochon.)
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GROS COCHON. - Vous auriez pu mal tourner et rentrer dans les ordres. (Même
jeu.)
MATHILDE, vexée. - Merci, c'est gentil.
GROS COCHON. - Si vous vous étiez appelée Quin, ils vous auraient prénommée
Dominique...Dominique Quin. (Ils rient encore à deux.)
SOIF D'APPRENDRE. - Et son père se serait appelé Charles...Charles Quin. (Même
jeu. Mathilde ne rit pas, elle montre son agacement.) Il aurait habité boulevard de
l'Empereur. (Même jeu.)
GROS COCHON. - Et l'oncle: Francis...Francis Quin. (Même jeu.)
SOIF D'APPRENDRE. - Et le cousin: un autre Francis: Francis Tercien...Francis
Tercien (Même jeu.)
GROS COCHON. - Et les autres cousins: les Daim. Monsieur et madame Daim ont
un fils. Comment l'ont-ils appelé ? Bernard... Bernard Daim. (Même jeu.) Bernard
Daim. Et comment appelle-t-il sa femme ?
SOIF D'APPRENDRE. - Ma biche ! (Même jeu.) Monsieur Daim appelle sa femme
ma biche.
GROS COCHON, imitant De Funès. - Allons nous coucher, ma biche, tout cela va
s'arranger. (Même jeu.)
SOIF D'APPRENDRE. - Une biche qui ne s'use que si l'on s'en...sert. (Même jeu.)
MATHILDE, en aparté et de plus en plus agacée. - J'ai tiré le gros lot.
GROS COCHON. - Quand elle était gosse, son dessin animé préféré, c'était...Bambi
! Bambi ! ...Et son émission préférée: l'école des faons. (Même jeu.)
SOIF D'APPRENDRE. - Quelle famille ! Les Dominicains, les Bénédictins, Les
Franciscains, les Cisterciens mais ils ne vivent pas tous comme des moines ! (Même
jeu pour les trois.)
GROS COCHON. - Et quand ils écoutent de la musique, ce sont les Beatles parce
qu'ils adorent les nonnes. (Il rit seul.)
SOIF D'APPRENDRE. - Là, je n'ai pas compris.
GROS COCHON. - John Lennon, les nonnes, les bonnes soeurs. (Elle rit.)
MATHILDE, sèchement. - Eh bien, moi, je préfère McCartney. Vous comptez faire
des jeux de mots stupides toute la nuit ?
SOIF D'APPRENDRE. - Non, on comptait faire autre chose.
GROS COCHON. - D'ailleurs, on l'a déjà fait une fois.
SOIF D'APPRENDRE, à Mathilde. - Je lui ai demandé de me faire l'avion. Et vous ne
devinerez jamais avec quoi il a fait l'hélice ! (Elle rit.) Il va vous le refaire.
MATHILDE. - Non, non, merci, sans façon.
GROS COCHON. - Je suis arrivé en basse altitude et puis on s'est envoyés en l'air.
(Il rit.)
SOIF D'APPRENDRE. - Et il m'a emmenée au septième ciel...Que me feras-tu
maintenant que je connais l'avion ?
GROS COCHON. - La brouette norvégienne, c'est encore plus chaud que l'omelette
du même nom.
SOIF D'APPRENDRE. - On jouera à des oeufs interdits ?
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GROS COCHON. - Oh oui !
MATHILDE. - Et si vous alliez jouer tout de suite ?
SOIF D'APPRENDRE. - Pour une idée...
GROS COCHON. - ...c'est une bonne idée.
SOIF D'APPRENDRE, à Mathilde. - Venez avec nous. (Ils l'entraînent.)
MATHILDE. - Mais vous êtes fous, lâchez-moi !
GROS COCHON. - Plus on est de fous...
SOIF D'APPRENDRE. - ...plus on rit. (Ils sortent tous les trois côté jardin.)