Le Sphinx

Sur des images d'un parc en été une voix dit des fragments du texte de Jean Genet "Quatre Heures à Chatila". Des hommes et des femmes se succèdent, seuls, à deux ou en famille, au soleil, dans le calme du parc. Des enfants y jouent. Ces séries de portraits, ces images de corps, en noir et blanc comme les photographies de la presse quotidienne se composent autour d'une statue de sphinx dont l'immobilité détermine le sens du film. Par ce contraste simple et violent entre ce qui est vu et ce qui est dit, le film est une tentative d'arrêt, de halte dans l'information dont l'abondance neutralise l'horreur. Un constat de l'érosion de la mémoire par le temps. Ce temps qui efface un massacre pour en préparer un autre.

Fiche

Année
1986