derrière elle

Derrière elle est le fruit d’une rencontre de différents univers de travail. D’une part il y a Natalia Sardi et Laida Aldaz, danseuses et improvisatrices, qui développent une recherche sur l’espace. Qu’est ce qu’un espace, qu’est ce qu’un corps dans cet espace, quelles interactions entre ces éléments ? Qu’est-ce qui modifie l’un, l’autre ? Elles collaborent sur une performance avec le compositeur Thomas Turine, travaillent ensemble sur l’espace, le silence, l’intervention action, le retrait. Puis, ils décident de faire une rencontre avec le vidéaste Ishrann Silgidjian et de construire un objet vidéo. L’appartement filmé ici, est donc le lieu sur lequel le choix s’est porté. Natalia Sardi et Laida Aldaz travaillaient depuis un petit temps dans cet espace quotidien, le détournaient, le questionnaient. Ishrann Silgidjian était désireux de travailler sur un espace intérieur. Les deux en un, le choix était fait. Il était question d’une improvisation, non pas filmer des improvisations libres, mais bien d’arriver là tous ensemble et disponibles, puis de se lancer dans l’écriture du projet sur base de la recherche et des improvisations qu’avaient mené Natalia, Laida et Ishrann lors de séances préparatoires. Comment structurer une série d’improvisations, base de la recherche, en une écriture cinématographique. Le désir commun était de ne pas faire une chorégraphie pour la vidéo ou un film d’une chorégraphie, mais bien de construire une symbiose où le mouvement et l’image deviennent indissociables. Trois jours d’écriture, quatre de tournage. L’écriture définit une dramaturgie, celle des corps dans l’espace, la dramaturgie de l’espace, son évolution. Donc nous déterminâmes des plans, avec leur cadre, des qualités de lumières, de temps, de durées. Avec ces données indispensables pour l’efficacité et la structure du tournage, nous improvisâmes dans ces conventions, tel plan telles qualités. L’improvisation n’était donc pas entièrement libre, mais basée sur une finesse d’écoute d’un jeu à jouer, dans les qualités déterminées par la dramaturgie. Au final, ce film étrange où rien n’est livré facilement, où se cache une temporalité bouillonnante, dans une rythmique contrastée, installée avec ces premiers travellings, promenades questionnement de l’appartement. Si quelque chose se produit, c’est bien cette vie cachée derrière l’autre, fantasmée, imaginée dans un quotidien certainement trop présent. Le son écoute et agrandit, là où on n’entend pas, parfois, il accentue l’action, parfois il en donne une autre version, un autre temps, l’extérieur, l’intérieur, ce qui se cache derrière l’autre. Elles sont deux, mais combien sont-elles réellement ? Au final qui reste ? Reste t’il quelque chose ? S’est il passé quelque chose ? Que s’est il passé ? Que font les objets ?

Fiche

Année
2009
Production
Pendule Production