Le coffre de Zulma

Le Norvégien Knut Avisen dirige la filiale française de Buneo, multinationale spécialisée dans les systèmes de sécurité. À Creil, dans la plus vieille usine du groupe, un coffre-fort est déterré par hasard à l’occasion de travaux de rénovation. Son contenu entraîne Knut dans une chasse au trésor, de la Révolution française à la Belle Époque, des Trente Glorieuses à aujourd’hui. 

Le mystère s’épaissit quand il découvre de très vieux secrets cachés par de puissantes entreprises d’hier et d’aujourd’hui – dont la plus grande banque du monde de l’époque. Au fil de son enquête, tout semble le ramener à un vieux château dans la Creuse. Il y rencontre un homme politique à l’entregent précieux, descendant spirituel des seigneurs des siècles passés. 

La trame magistrale du roman d’aventures "Le coffre de Zulma" rend hommage aux bâtisseurs de fortunes du temps jadis. Pour détenir les rênes de l’Histoire, leur digne héritier doit honorer des serments de loyauté, d’honneur et de commandement. Quitte à bouleverser à jamais sa vie et celle de ses proches.

Fiche

Visuel
Année
2021

Extrait

Un soleil appelant au farniente se réfléchissait sur le verre fumé et le nickel poli de l’élégante table dessinée par Norman Foster. Onze heures huit s’affichait sur les portables. Le comité de direction avait débuté de bon matin par la revue des activités du deuxième trimestre. Les chiffres étaient encourageants. 
 
- Chers collègues, les points à l’ordre du jour ont tous été passés en revue. L’un de vous souhaite-t-il aborder un dernier sujet qui n’y figurait pas ? Nous clôturerons ensuite cette ultime réunion avant la pause des vacances d’été.

Knut Avisen scanda ces trois courtes phrases en fixant à tour de rôle, de ses yeux perçants bleu océan, chacune des personnes attablées. Le tempérament viking de ce grand gaillard se révélait alors, tel celui de son aïeul Sven à la barbe fourchue qui, mille ans plus tôt, aboyait ses ordres d’un semblable ton bourru, à la proue du drakkar, de retour dans son Nordland natal après une razzia mémorable. 

Son français restait mâtiné d’un léger accent nordique, notamment les « ouuu » allongés qu’il prononçait en saluant chaque matin son assistante d’un identique « Coucouuuuu Briguiiittte » (ça l’amusait). 

Le Norvégien, âgé de cinquante-cinq ans, était à la tête de Buneo France depuis deux ans. Il avait précédemment dirigé d’autres filiales de la multinationale suédoise spécialisée dans les systèmes de sécurité et notamment, dans la fabrication et le placement de coffres-forts. Sa dernière expatriation à Paris le ravissait, le rapprochant du summum de sa carrière. Fort de ses succès managériaux, il pouvait espérer une nomination aux headquarters de Stockholm d’ici quelques années et jouir d’un poste stratégique dans les hautes sphères.

Assis autour de lui, les autres membres du comité, deux femmes et quatre hommes, tous Français, le regardaient avec attention, soucieux d’une bonne entente avec ce personnage amené à devenir peut-être un jour le patron du groupe.

Jasmin Dutilleul, le secrétaire général, prit alors la parole.
- Nous devons vous informer d’une découverte assez particulière dans le cadre des travaux de rénovation de notre usine historique de Creil. Lors de la phase de renforcement des fondations, l’entrepreneur a enlevé la chape du sol sur dix centimètres et une cache est apparue, renfermant un coffre-fort.
- Aaah ? Et qu’avez-vous trouvé dedans ?
- Nous ne l’avons pas ouvert, Monsieur. Nous pensions demander votre avis au préalable.

Knut prit le temps de réfléchir. Ce n’était pas un sujet habituel qu’il se sentait capable de traiter sur le champ, tel le rachat d’une start-up aux fins de développer la croissance externe du groupe, menée tambour battant depuis deux décennies, ou des décisions d’embauches et de licenciements, qu’il prenait rapidement.
- Bien. Organisez-moi au plus tôt une visite sur place. J’aviserai alors.