Île de Pâques 1934. Deux hommes pour un mystère

Depuis sa découverte, l'île de Pâques intrigue les scientifiques. Comment et par qui ont été construites les fameuses statues géantes? D'où viennent les Pascuans? Ce livre fait les récit de l'expédition franco-belge de 1934, menée par Alfred Métraux et Henri Lavachery. Et l'on apprend que les réponses aux grandes questions posées par l'île de Pâques existent. Elles ont été données dans les années 30, par Métraux et Lavachery...

Fiche

Année
2005
Édition
Labor

Extrait

III. Une expédition franco-belge L’homme qui attend Rivet sur le quai de la gare de Bruxelles a fière allure. Belle tête à la Jean Gabin, haute stature, regard franc couleur myosotis, il est de ces individus rares qui illuminent les autres de leur bonheur de vivre. Henri Lavachery, c’est son nom, est secrétaire de la Société belge des Américanistes et dépense une énergie bénévole aux Musées royaux d’Art et d’Histoire, où il s’occupe de la section américaine. Docteur en philologie classique, il gagne sa vie en travaillant pour le Comité central industriel, au dépouillement de la presse. Lavachery s’intéresse depuis peu à l’Île de Pâques et a déjà publié deux articles sur le sujet. Il a été choisi pour guider Rivet en Belgique. Les deux savants s’en vont aussitôt à Braine-le-Comte. Le petit musée des Pères de Picpus, sombre et poussiéreux, abrite des collections rassemblées dans les années 1870 par Mgr Jaussen, évêque de Tahiti. Colliers en nacre des Tuamotu, « idoles » en pierre rouge de Tahiti, diadèmes de plumes des Marquises... côtoient un grand nombre d’objets de l’Île de Pâques1. Et parmi ceux-ci, quatre tablettes. Tout en les examinant, Rivet fait part à Lavachery de son admiration pour Guillaume de Hevesy, cet amateur qui a mis le doigt sur quelque chose de vraiment troublant, dont on n’imagine pas encore toute la portée scientifique. Lavachery racontera plus tard que c’est à Braine-le-Comte, devant la vitrine des tablettes, que Paul Rivet eut l’idée de monter une expédition à l’île de Pâques. Objectif de l’entreprise : fouiller le sol de l’île afin de vérifier le rapprochement entre la civilisation de l’Indus et l’Île de Pâques. Car les premiers habitants de l’île ont bien dû laisser d’autres traces que les statues et les tablettes : des sceaux en albâtre ou de la vaisselle en or, pourquoi pas ?