Imaginaires

Publié le  10.12.2013

Une amie Facebook a publié : « pense qu'il est grand temps de faire advenir collectivement de nouveaux imaginaires sociaux . »
 
Ça m'a fait rêver. Et penser, entre deux choses. Qu'est-ce qui nous pousse à écrire, à peindre, à créer… Pourquoi le faisons-nous ?

L'idée de laisser sa trace me convainc peu. Il est vrai que mon genre n'est pas assigné à cette fonction. Dans mon genre, on fait, et les questions viennent après. Comme on donnerait à boire. Le faire et la nécessité ont l'initiative.

Les idées viennent rarement quand on est assis et prêt à en avoir. Ne pas oublier de s'asseoir au bon moment et concrétiser. Mais de là à se couper du concret… Cette prétendue différence entre les tâches simples et les tâches nobles me gonfle. Le refus du domestique est une attitude. Il n'y pas franchement pas de quoi en faire des montagnes.

Bâtir des paysages préserverait-il de ces choses (trop) simples? Éloignerait-il des soi-disant futilités ? Construire, dresser, ériger… Penser la ville, la cité, les autres, leurs vies… Représenter, façonner, créer… Recherche de gloire. Laisser sa trace, son nom sur une plaque et mieux, dans l'Histoire ?

Moi aussi j'aime créer, échafauder, réaliser. Partout. Peindre, écrire ou carreler… c'est toujours une recherche de beauté.

C'est probablement pour cela qu'on fait tout cela. Et j'aimerais tant que ce ne soit QUE cela : Recherche de beauté, pas de postérité. Le quotidien esthétique, domestique. L'art doit-il forcément changer le monde ? Ne peut-il simplement être le monde ?

Nos imaginaires sociaux doivent changer d'identité. Se construire autrement, éduquer et mûrir hors clichés. Quitter les rôles que chacun d'entre nous se croit censé jouer. Nous hommes, nous femmes, créateurs, soudeurs… Pour que s'effondrent les archétypes, cessons de les représenter ! Et pour « faire advenir collectivement de nouveaux imaginaires sociaux », il faut forcer la r-évolution.

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