Greenmay, comme traversé d'éclairs - Focus Hong Kong

Publié le  26.06.2015

Dans le cadre du Focus consacré à la scène belge au Hong Kong Arts Centre (en collaboration avec Wallonie-Bruxelles Théâtre/Danse), Sylvia Botella nous envoie des billets-haïkus en direct (ou presque) de là-bas! Du 20 au 28 juin, Hong Kong accueille: Julien Maire(Video Installation), Thierry De MeyLouise Vanneste (Contemporary Dance Video, Experimental Cinema), Thierry SmitsSimon Siegmann (Choreography & Scenography Masterclass), Wooshing Machine (Contemporary Dance showcase: double bill with local choreographer series from Masterclass).

 

GREENMAY, COMME TRAVERSÉ D’ÉCLAIRS

 

#WORKSHOPTHIERRYSMITS&SIMONSIEGMANNSUITE

 

Day#3 – La vérité ne se raconte pas, elle s’incarne. C’est par éclats que vient la résistance, c’est ce que nous restitue le corps intranquille et tendineux du chorégraphe/danseur Greenmay/Tong Wai Shun Mayson, sa part d’ombre mais aussi de lumière que peut-être personne ne voit, mais qui, pourtant, nous étreint. Même pas peur du noir – le regard est prédateur, il fixe un point avec détermination. Le geste est saillant, radical comme traversé d’éclairs. La cruauté n’est pas absente. Il y a la main qui veut arracher la langue, le corps se fait et les mots se disent : « Kong Hang ! »  Comme un mantra codé jeté à la figure, sa grâce (inhérente au sensible pur) sature l’espace. La vie continue. Soudain, les tatoos électrisent le champ/landscape, les dessins d’encre noire qui parsèment le torse, le dos et le pied de Greenmay, surgissent dans un claquement et contaminent le récit. Nous sommes suspendus à ces trouées. Le chorégraphe Thierry Smits et l’artiste plasticien Simon Siegmann découvrent au cours du workshop les élans enfiévrés de Greenmay dans un mélange d’amusement et  d’intérêt avant de les préciser et les transcender au détour d’une coupe ou d’une ellipse. Il est troublant de voir à quel point la musique électro/dark de Pal Pal/Paul Yip, si proche du geste, est innervée d’une infinité de canaux et de fantômes, hors du temps, dans  la froideur du studio exploratoire, gris et jaune, deuxième sous-sol/HKAC. P.S : Greenmay, C’EST LA FLAMME, JAMAIS AU REPOS, QUI ENVAHIT LE NOIR. >>>> Friday on the HKAC stage.

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