Le père Onem est une ordure

Publié le  20.12.2013

Noël arrive à grands pas. Et moi, cette année, j’ai été bien sage. J’ai beaucoup écrit (des scénarii), j’ai répondu à quantité d’appels à projets et je me souviens de presque toutes mes fins de soirée. Bref, il me semble qu’entre le bâton et la carotte, je mérite plutôt le légume. Malheureusement le Père Onem n’est pas aussi charitable que son homologue venu du Nord.

 

Lors de ma dernière convocation dans les bureaux de l’Office National de l’Emploi, quelle ne fut pas ma consternation quand, après avoir feuilleté mes écrits d’un œil circonspect, une jeune femme m’a expliqué d’un air désolé que « mes efforts pour trouver un vrai travail n’étaient pas suffisants » et que le chômage « ne pouvait pas me payer mon hobby »…

 

Comme l’Onem a décidé de me re-convoquer dans un mois (très certainement pour me souhaiter une bonne année 2014), je me dis que, cette année, il vaut mieux mettre ma liste de souhaits chez le Père Onem plutôt que chez son confrère.

 

Pour les fêtes de fin d’année, je voudrais donc :

 

Que l’Onem arrête d’utiliser des questionnaires pré-remplis pour déterminer le sérieux de notre recherche d’emploi. Non, les scénaristes ne trouvent pas de travail en épluchant les petites annonces. J’adorerais trouver dans le Vlan « rech. scénariste très bons gains » ! Mais, pour l’instant, nous devons nous contenter d’écrire quasi bénévolement jusqu’à ce qu’un projet aboutisse, ce qui arrive au mieux une fois sur dix.

 

Que l’Onem arrête de nous faire imprimer tout et n’importe quoi. Parce qu’entre les 125 histoires et les 200 mails, j’ai certainement tué une dizaine d’arbres et vidé toutes mes cartouches d’encre. Sans compter que je me suis cassé le dos d’avoir dû déménager tout mon bureau chez eux.

 

Que l’Onem règle enfin de manière juste et claire la question des artistes. Un scénariste qui a la possibilité de bien faire son travail débouchera peut-être sur un film qui fera vivre une centaine de personnes pendant plusieurs mois.

 

Enfin, tant qu’on y est, si le Père Onem pouvait m’apporter un nouvel ordinateur qui ne s’éteint pas inopinément sans avoir fait de sauvegarde au préalable…

 

Merci !

À découvrir aussi

Ecrire avec les pieds

  • Fiction
Il n'est pas rare que l'on nous demande, à nous les écrivains, quel est notre outil de travail. Ce n'est pas que le public veuille savoir quels mots nous aimons, ou quel dictionnaire nous utilisons, n...

"Mon cher Mécène..."

  • Fiction
Être un écrivain du dimanche, c'est donc fastidieux - parce que le dimanche, en perdant de cette saveur délicieusement surannée (les cloches qui sonnent… les croissants… les balades en forêt…), perd t...

Poznamkovy blok

  • Fiction
C'est un canapé, ou plutôt un récamier, un récamier de théâtre, évidemment. Récupéré lors d'un changement de direction au théâtre Les Tanneurs puis recouvert de velours chocolat pour supporter les div...